Résumé
<Méthode canadienne de l'indice Forêt-Météo (IFM)
Sources de données et méthodes pour les cartes quotidiennes
Les intrants faisant partie de la méthode IFM comprennent l'alitude
ainsi que des données météorologiques provenant d'une
diversité de sources. Un logiciel de systèmes d'information
géographique (SIG) est utilisé pour interpoler les données
météorologiques entre les stations afin de générer
des cartes météorologiques quadrillées. Les composantes
de la méthode IFM sont ensuite calculées pour chacune des
cellules selon les équations de Van Wagner et Pickett
(1985) afin de produire les cartes IFM.
Altitude
La grille d'altitude a été dérivée
d'un modèle altimétrique numérique (MAN) de
1 X 1 km corrigé pour l'hydrographie de la US Geological
Survey (USGS) pour l'Amérique du Nord, téléchargé
du site Web de la
Le MAN est une version hydrologique corrigée du GTOPO30, un
MAN global de 30 secondes d'arc assemblé par la USGS. Au
Canada, les données du GTOPO30 ont été acquises de
deux sources, soit les : Digital Chart of the World et Digital Terrain
Elevation Data, toutes deux produites par la US National Imagery and Mapping
Agency (anciennement la Defense Mapping Agency).
Données météorologiques )
Le SCIFV utilise présentement des données météorologiques
d'environ 900 stations du Canada et du Nord des États-Unis. Environ
700 de ces stations sont dirigées par Environnement Canada (EC)
ou d'autres ministères fédéraux sous contrat
avec EC. Seize stations sont exploitées par le National Weather
Service (NWS) des États-Unis et le reste de celles-ci par les gouvernements
provinciaux de la Nouvelle-Écosse, du Québec et de la Saskatchewan.
Au cours de la prochaine année, on prévoit inclure d'autres
stations dont le fonctionnement sera assuré par d'autres
provinces.
Les données d'EC et du NWS sont obtenues du satellite Anik
de la compagnie Télésat Canada. Les observations météorologiques
sont recueillies des stations canadiennes par le Centre météorologique
canadien à Montréal et transférées à
Télésat Canada à Toronto pour être introduites
en liaison montante avec le satellite Anik. Les données sont ensuite
retransmises au sol au Centre de foresterie du Nord à Edmonton
pour leur traitement et entreposage.
Les données provinciales sont recueillies par les agences de gestion
des incendies de forêt et transférées quotidiennement au
Centre de foresterie du Nord par protocole de transfert de fichier FTP.
Prévisions météorologiques
Les prévisions météorologiques utilisées
par le Système canadien d'information sur les feux de végétation
sont fournies par le Centre météorologique canadien qui
relève d'Environnement Canada. Ces données prennent
la forme de prévisions ponctuelles pour 750 stations météorologiques
ou points d'échantillonnage du Canada. Les éléments
météorologiques sont générés à
partir du modèle global environnemental multiéchelle (GEM)
régional et des statistiques de sortie de modèle (MOS) établies
à intervalles de trois heures sur des périodes de 48 heures.
Les observations météorologiques à midi sont ensuite
interpolées à partir de ces données, puis le risque
d'incendie est calculé. Il est à noter que les prévisions
ponctuelles sont des sorties de modèle directes ou des données
ayant subi un posttraitement statistique, sans intervention aucune des
bureaux régionaux de prévision.
Les prévisions météorologiques à long terme se servent
du Système de prévision d'ensemble nord-américain (SPENA).
On recourt aux valeurs médianes de l'ensemble des 40 membres pour établir des prévisions concernant les températures,
le taux d'humidité, la vitesse des vents et les précipitations à attendre pendant 24 heures,
dans plus de 250 stations météorologiques, pour une période de 14 jours. Ces valeurs servent à produire
des cartes de prévisions météorologiques à long terme et à prévoir les conditions météorologiques liées aux
incendies de forêt. Compte tenu de la portée de ces prévisions, leur précision est limitée.
Elles sont plus utiles lorsqu'il s'agit de déterminer les tendances des indices à long terme,
tels que l'indice de l’humus (IH), l'indice de sécheresse (IS) et l'indice du combustible disponible (ICD).
La mise en route du calcul de l’IFM
Afin de déterminer les dates de démarrage du printemps
ainsi que les valeurs de départ de l'indice du combustible,
nous faisons usage des procédures décrites dans Turner
et Lawson (1978). Selon la couverture nivale rencontrée, il
existe deux méthodes.
Méthode 1
Pour les stations qui enregistrent une couverture nivale significative
durant l'hiver, le démarrage a lieu lorsque la station a
été sans neige pendant trois journées consécutives.
Une couverture nivale significative est définie lorsque l'épaisseur moyenne de la neige est de plus de 10 cm et où la couverture nivale
est présente lors de 75 % des journées de janvier et de
février. Les valeurs de démarrage sont les suivantes :
- l'Indice du combustible léger (ICL) est établi
à 85 ;
- l'Indice d'humidité de l’humus (IH) est
établi à 6 ;
- l'Indice de sécheresse (IS) est établi à
15.*
Méthode 2
Pour les stations qui n'enregistrent pas une couverture nivale significative
durant l'hiver, le démarrage a lieu lorsque la température
journalière moyenne est de 6 °C ou plus durant trois journées
consécutives. Cette température représente la limite
inférieure approximative pour la croissance des plantes. Les valeurs
de démarrage sont les suivantes :
- l'ICL est établi à 85 ;
- l'IH est établi à 2 fois le nombre de jours depuis
les dernières précipitations ;
- l'IS est établi à 5 fois le nombre de jours depuis
les dernières précipitations.*
*Là où les données sur les précipitations
hivernales sont disponibles, l'IS est établi selon une méthode
alternative plus rigoureuse, tirée de Turner et
Lawson (1978), qui prend en considération le fait que la saturation
des couches profondes de combustibles pourrait ne pas avoir lieu durant
l'hiver. Dans les secteurs où il y a peu de précipitations
hivernales, la valeur de démarrage pour l'IS peut être
significativement plus élevée que la valeur par défaut.
Traitement des données météorologiques quotidiennes
Les observations météorologiques sont reçues en
format brut et elles doivent être décodées avant d'être
sauvegardées dans une base de données météorologiques.
La méthode d'IFM requiert la température observée,
l'humidité relative et la vitesse du vent à midi heure
normale locale ainsi que les précipitations de 24 heures. Une fois
que les observations de midi ont été reçues pour
tous les fuseaux horaires, les précipitations de 24 heures sont
calculées pour les stations qui en font état chaque
heure, trois fois par jour, quatre fois par jour ou de façon irrégulière.
De nombreuses autres observations, telles que la direction du vent, le
point de rosée et la pression atmosphérique, sont aussi sauvegardées
dans la base de données afin d'être utilisées
par interpolation.
La méthode d'IFM requiert des enregistrements ininterrompus
des données météorologiques quotidiennes. Si une
station ne peut transmettre de données ou en transmet qui sont
incomplètes, les valeurs manquantes sont estimées des stations
à proximité en interpolant la distance inversée pondérée
(DIP). Pour ce qui est de la température et de l'humidité
relative, la valeur interpolée de la DIP est corrigée
pour l'altitude.
Dernièrement, les données de sortie quotidiennes de la
méthode d’IFM sont calculées pour chacune des stations
et sauvegardées dans la base de données.
Grilles météorologiques quotidiennes
Des cartes matricielles quotidiennes (grilles) de la température,
de l'humidité relative, de la vitesse du vent et des précipitations
sont créées en interpolant les valeurs entre les stations
météorologiques en utilisant l’interpolation DIP.
Des valeurs sont assignées pour chaque cellule de la grille en
calculant la moyenne pondérée des valeurs des 12 stations
les plus à proximité. Pour chacune des cellules, les valeurs
de la station sont pondérées par l'inverse du carré
de la distance de la cellule.
Les grilles météorologiques sont ensuite utilisées
comme intrants dans les calculs des grilles de l'indice de forêt météo
(IFM) et de la prévision du comportement des incendies (PCI).
Correction pour l'altitude
Les valeurs des grilles pour la température et l'humidité
relative sont ajustées pour l'altitude en utilisant la grille
d'altitude (voir ci-dessus). Pour les températures, l'ajustement
est basé sur le gradient adiabatique normal américain de
-6,5 °C/km, ce qui signifie que pour chaque gain d'un kilomètre
en altitude, la température doit normalement diminuer de 6,5 °C.
Pour ce qui est de l'humidité relative, le rapport de mélange
(rapport de la valeur d'eau par rapport à l'air sec
en poids) est assumé comme étant constant avec l'altitude.
Le rapport de mélange est calculé pour chaque station et
interpolé à chaque cellule de localisation sur la grille.
L'humidité relative est ensuite calculée sur la base
de chaque cellule en utilisant une grille des températures ajustée
pour l'altitude.
Production des grilles quotidiennes
Les grilles d'indices de combustible (ICL, IH, IS) sont bâties
en faisant à la fois usage de l'interpolation et du calcul.
En raison du fait que les calculs des indices de combustible requièrent
les valeurs de la journée précédente comme intrants,
les valeurs pour les secteurs où de nouvelles stations voient le
jour sont interpolées plutôt que calculées. Dans les
secteurs où les valeurs de la journée précédente
sont disponibles, les indices de combustible sont calculés pour
chaque cellule en utilisant comme intrants les grilles de la journée
précédente conjointement avec les grilles météorologiques
de la journée en présence. Dans les cartes de sortie, les
secteurs non calculables se voient assigner une valeur nulle comme dans
le cas des secteurs au-delà de la limite des arbres.
Les indices du comportement des incendies de la méthode IFM (à
ne pas confondre avec les résultats de la méthode de prévision
du comportement des incendies de forêt) sont calculés à
partir des indices de combustible. Ces calculs sont faits pour chacune
des cellules afin de produire des grilles IPI, ICD, IFM. Dernièrement,
la grille de l'indice journalier de sévérité
(IJS) est calculée à partir de la grille de l'IFM.
Le TGQ donne un classement relatif de la difficulté du contrôle
de l'incendie ou de la quantité de travail requise pour venir
à bout d'un incendie.
Références
Turner, J.A.; Lawson, B.D. 1978. Weather in the Canadian Forest
Fire Danger Rating System. A user guide to national standards and practices.
Environnement Canada, Centre de recherches forestières du Pacifique,
Victoria, BC. Inf. Rep. BC-X-177.
Van Wagner, C.E.; Pickett, T.L. 1985. Equations and FORTRAN
program for the Canadian Forest Fire Weather Index System. Service
canadien des forêts, Ottawa, ON. Rapport forestier technique 33.
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